tW 92

Urban Dance Squad
ou le moteur à eau.

Smashing Pumpkins
pas réellement à leur place.
guitare à lui fait un boucan mons-
trueux qui va même jusqu'à nous
donner envie de bouger. Acclamé
par le public, il n'a pas volé son
rappel.
Crowded House était en Belgi-
que depuis plusieurs jours. Venu
en milieu de semaine pour faire
une télé à la côte, le groupe n'avait
pu se rendre à grenoble jeudi, pour
y donner un concert, en raison du
blocage routier français. Les rou-
tiers sont sympas, c'est bien
connu. Leur camion de matériel,
ainsi bloqué en France depuis qua-
tre jours, n'est arrivé que diman-
che. A torhout, le groupe a dû
louer du matériel et n'était pas très
à l'aise. A Werchter par contre, il
avait tout en main pour réussir un
bon concert. et pourtant, l'étincelle
ne s'est pas produite. Le groupe a
quelque peu pataugé avant de
prendre sa vitesse de croisière et
les petites blagues de Neil et ses
collègues tombaient un peu à plat.
Une reprise de Nick Cave suivie de
citations des Mamas & Papas
(Monday Monday) et même de Hot
Chocolate
(You Sexy Thing) dé-
montrent à loisir que Crowded
House est bien un véritable groupe
de scène, capable d'improviser et
de s'amuser. Et par exemple,
d'exécuter une intrépide pyramide
humaine sur le devant de la scène.
Un set joli et sympathique, mais un
peu mou. Le groupe s'en ira, sans
accorder de rappel, sous un ciel
menaçant.
La pluie fera son apparition quel-
ques minutes avant le passage de
Lou Reed, l'ami de Jack Lang et
de l'ex-président Vaclav Havel,
premier Chevalier des Arts et des
Lettres à se produire sur la scène
de Torhout/Werchter. Etonnant, ce
vieux teigneux semblait d'excel-
lente humeur. Il plaisanta abon-
damment et sourit franchement
tout en se répendant dans une li-
tanie de " thanks a lot ". Cette dé-
contraction influença l'interpréta-
tion des morceaux anciens. Ainsi,
nous eûmes droit à une version dé-
jantée de Walk on the Wild Side.
Mais il faut aussi souligner que son
concert affiché " greatest hits "
était singulièrement pauvre au
vieux titres de gloire (versions
musclées de Vicious, Rock'n
Roll...
) " Magic & Loss ", le dernier
album a une nouvelle fois dicté sa
loi sans que notre Chevalier y
perde le plaisir retrouvé de s'amu-
ser sur scène.
Le terrain du concert de Lou,
couvert de boue par les averses in-
cessantes, va donner lieu à la pre-
mière manifestation spontanée de
la journée. D'un coup, des dizaines
de spectateurs se sont mis à ce
lancer de la boue. L'an dernier
c'était les bouteilles en plastique,
on fait avec ce qu'on a. Iggy Pop
a - dans la bonne humeur - fait
les frais de l'exercice l'an dernier,
les Red Hot Chili Peppers seront
la cible des spectateurs boueux
cette année. Après une légère sur-
prise (" Vous faites ça parce que
vous ne nous aimez pas? "
) le
groupe a encouragé le public dans
ce sens. Pour le plus grand plaisir
de Flea, le bassisite, qui a même
dû changer d'instrument : ses cor-
des étaient couvertes de boue. A
leur sortie de scène, les quatre
Peppers étaient hilares. Direction
la douche. Mais on a beau être un
groupe franchement sympathique
comme c'est leur cas (il suffit de les
voir se marrer comme des fous
pendant le bain de boue forcé ou
de voir discuter Anthony avec les
membres des Smashing Pump-
kins ou d'Urban Dance Squad plu-
tôt que de se rendre docilement à
la réception officielle donnée pour
la remise de leur disque d'or), dès
que les managers s'en mêlent, le
business reprend le dessus.
L'accès au front stage fut ainsi
interdit pendant leur concert et ce,
sans préavis. Il ne restait plus aux
journalistes qu'à assister à leur
prestation de loin (impossible en
dernière minute de se faufiler à
l'avant). C'esr regrettable :
lorsqu'on a besoin de nous pour
faire de la retape pour un concert
qui ne marche pas, on est sollici-
tés. une fois le concert sold out ou
le groupe sur scène, on peut se
brosser pour faire notre métier con-
venablement. Même remarque
pour Bryan Adams. Backstage, il
est venu nous saluer avec la gen-
tillesse qui le caractérise. Hélas !
Dès que les managers et promo-
teurs reprennent leurs droits, on
est bon pour le casse-pipe. Front
stage interdit, bonjour le boue du
milieu de terrain. Merci les gars ! A
l'année prochaine ?

G.K. et B.D.

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